4 mars 2017

Lecture: L'Ecume des jours

Couverture : L'Écume des jours
Boris Vian
10/18
183 pages
Amour, Maladie, Onirisme, Jeux de mots

Quatrième de couverture
Colin aime le jazz Nouvelle-Orléans, les plats de son cuisinier Nicolas, la patinoire Molitor, le pianococktail qu'il a inventé pour harmoniser les alcools comme les musiques, et aussi son ami Chick, qui collectionne les livre de Jean-Sol Partre.
Puis il rencontre Chloé. Alors Colin aime Chloé, les vitres de couleurs pour réchauffer, les masses de fleurs pour la guérir... peut-être...


Cela fait tellement longtemps que je dois lire ce roman! Je crois même que j'avais déjà essayée plus jeune, mais qu'il m'avait déplu. Quand j'avais entendu Audrey (oui, encore elle! -Le Souffle des mots) parler d'une magnifique édition collector, j'avais eu là aussi très envie de le lire. Finalement, il m'a été donné comme livre à lire pour le challenge 12 mois, 12 ami.e.s,12 livres, et quand je l'ai trouvé dans mon grenier, je m'en suis emparée.
J'ai d'abord été très déconcertée. J'ai certainement relu une bonne douzaine de fois la première page pour comprendre qu'il fallait accepter "tailla en biseau les coins de ses paupières mates" sans poser de questions. Puis, au fil des chapitres, je me suis laissée aller, et j'ai accepté ce monde pour le moins étrange.
C'est un monde plutôt parallèle au nôtre, qui globalement fonctionne de la même manière, mais qui n'a pas les mêmes règles physiques: par exemple; la couleur d'un mouchoir peut être emportée par le vent et se déposer sur un bâtiment, une pièce peut changer de forme selon la musique qu'on y passe. La religion, le folklore sont différemment: un cercueil est réutilisable, un boucher égorge des enfants dans une vitrine de propagande pour l'assistance publique.
J'ai beaucoup aimé la postface (de Jacques Bens dans mon édition de 75), et particulièrement cette phrase: "les uns, ne comprenant pas, cherchent un moyen de comprendre et pensent l'avoir trouvé; les autres, ne comprenant pas d'avantage, en concluent qu'il n'y a rien à comprendre", ce qui correspond autant aux analyses de L'écume de jours qu'à toutes les analyses littéraires.
J'ai beaucoup aimé les personnages, et tous les personnages: Colin, Chloé, Alise, Chick, Nicolas, Isis et la souris (très importante, la souris; peut-être mon personnage préféré. Non non, vraiment). Ils sont universels; j'entends par là que bien que vivant dans un monde étrange et décalé, ils ont une mentalité et une personnalité tout à fait "normale", correspondant à notre monde. Ils sont très touchants, tous, désorientés face à l'adversité, tendres en amour, et assez gauches de manière générale.
Comme j'en ai beaucoup entendu parlé comme d'un roman d'amour, je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus romantique, ou à une histoire d'amour plus compliqué. En fait, c'est une belle histoire d'amour car c'est une histoire commune. Mais elle est magnifiée par ce monde étrange et presque angoissant.
L'écume des jours est un livre qui m'a déconcertée par bien des aspects, mais que je vous recommande chaudement, ne serait-ce que pour la culture.





2 commentaires:

  1. J'ai découvert Vian en décembre dernier avec "L'arrache-coeur", et tu me donnes envie de me plonger dans celui-ci, maintenant ! J'avoue que son univers a quelque chose de déconcertant ! :D

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    1. En fait, j'ai été surprise car je savais que Boris Vian avait écrit l'Arrache-Coeur, et dans L'écume des jours il y a un arrache-coeur, ça m'a déconcertée ^^ Du coup, j'imagine que les deux sont en lien :)

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