30 oct. 2016

Lecture: Le journal de Mary




Alexandra Echkenazi

Belfond
277 pages
18,50 €
Historique, Amour Impossible, Journal Intime

(Quatrième de couverture)
Fin des années 1950, États-Unis. Mary Meyer vit à Langley avec son mari haut gradé de la CIA et leurs trois enfants. Artiste peintre, féministe, pacifiste – elle est fichée par le FBI comme une activiste de gauche –, Mary est à l'affût de nouvelles expériences.
Quand l'un de ses enfants meurt accidentellement, tout s'effondre. Mary décide de s'installer seule avec ses deux garçons dans le quartier de Georgetown, à Washington, où résident toute la classe politique et la haute société. C'est alors qu'elle recroise un certain Jack, rencontré vingt ans plus tôt à l'université, et que naît une passion qui va durer plusieurs années. Mary accepte de rester l'amour secret de cet homme qui ne peut l'officialiser en raison de ses fonctions. Elle est pourtant celle qui agit dans l'ombre, à ses côtés.
Celui qu'elle aime meurt à Dallas le 22 novembre 1963.
Mary est assassinée un an plus tard au bord du fleuve Potomac.
Le journal qu'elle tenait n'a jamais été retrouvé. Le journal du véritable amour de JFK...


J'ai reçu ce livre en mai -en mai!- grâce à un concours organisé par Sapotille et Belfond (merci encore :) ).
J'ai ouvert ce livre très curieuse. En effet, je ne connais pas l’Amérique des années 60 (ou si peu), et ne me suis pas particulièrement intéressée à l'assassinat de JFK. Du coup, je n'avais aucune idée préconçue sur ce livre ou cette époque.
Le Journal s'étend sur sept ans, avec parfois des lettres antérieures. Il débute à la mort de son enfant et se termine donc par sa mort à elle. Il y a en général un ou deux textes par mois, ou bien il peut ne pas y en avoir pendant plusieurs mois. Comme c'est un journal, le livre n'est pas découpé en chapitres; cela le rend très addictif.
J'ai bien aimé le personnage de Mary, sans forcément m'identifier à elle. C'est une femme qui veut être libre, éduquée par ses parents pour avoir une opinion politique et être indépendante. C'est une artiste, et elle essaie ce qu'elle peut (herbe LSD etc, sans oublier que ce n'était pas considéré de la manière qu'aujourd'hui). J'ai moins accroché avec le personnage de Jack (surnom de JFK), séducteur avant tout, même s'il est aussi indépendant et fragile, et de fait touchant. 
Quant à l'histoire, elle est évidemment très intéressante et elle est très bien menée. Si elle est basée sur des faits réels, cela reste de la fiction, et de la très bonne fiction. Cependant, au vu des commentaires sur Booknode, j'ai été beaucoup moins emballée que certain.e.s; même si je reste sur un très bon sentiment.
Bref, un très bon roman, que je vous recommande particulièrement si vous ne connaissez pas très bien l'Amérique des années 60.


26 oct. 2016

Lecture: A la croisée des mondes [toute la série]




Philip Pullman
Gallimard
Folio Junior
3 Tomes
Fantasy, Aventure, Action, Jeunesse


[il vient de Booknode]
Ce n'était pas une vie ordinaire pour une jeune fille de onze ans : Lyra vivait, en compagnie de son daemon Pantalaimon, parmi les Erudits de Jordan College, passant ses journées à courir dans les rues d'Oxford à la recherche éperdue d'aventures. Mais sa vie bascule le jour où elle entend parler d'une extraordinaire particule. D'une taille microscopique, la Poussière - que l'on trouve uniquement dans les vastes étendues glacées des Royaumes du Nord - est censée posséder le pouvoir de briser les frontières entre les mondes, un pouvoir qui suscite effroi et convoitises... Jetée au cœur d'un terrible conflit, Lyra sera forcée d'accorder sa confiance aux gitans et à de terribles ours en armure. Et, lors de son périlleux voyage vers le Nord, elle devra découvrir pourquoi son propre destin semble étroitement lié à cette bataille sans merci où s'opposent des forces que nul ne l'avait préparée à affronter.

[Chronique rédigée en janvier 2016]
J'ai trouvé cette série très sympathique.
Le gros points forts, ce sont les bonnes idées, originales; les daemons (prononcez: démons), la Poussière, les fenêtres entre les mondes...
Je n'ai pas trop accroché au personnage de Lyra, trop arrogante et fière à mon goût. J'ai d'avantage aimé celui de Serafina Pekkala, Iorek ou Will, qui sont des personnages plus humbles.
Le style de Philip Pullman (mis à part ses idées fabuleuses) n'est pas extraordinaire; pas "d'addictivité" (parfois même quelques longueurs; j'avoue que j'ai sauté quelques passages), ni rien de trop remarquable; cependant le livre était plaisant à lire.
Bref, une bonne série, pour les plus jeunes je pense.

23 oct. 2016

Lecture: Thérèse Raquin

Couverture : Thérèse Raquin


Emile Zola

Le livre de Poche
Edition d'Auguste Dezalay, Préface de François Xénakis
280 pages
Adultère, Meurtre, Remord



(il vient de Booknode)
Dans la rue du Pont-Neuf, à Paris, vit la famille Raquin. Propriétaire d'une petite mercerie, Madame Raquin tient la boutique avec sa nièce, Thérèse, et son fils, Camille. Celui-ci travaille peu, suite à une enfance qu'il a passé, la plupart du temps, cloué au lit par des maladies de tout genre, choyé par sa mère. Peu de temps après, aux vingt-et-un de Thérèse, les deux jeunes gens s'épousent, comme il en avait été décidé durant leur enfance.
Mais voilà qu'un beau jour, Camille ramène chez eux Laurent, un fils de paysan avec qui il allait à l'école. D'habitude froide et réservée, Thérèse est mystérieusement attirée par cet homme, si différent de son mari. Laurent, de son côté, voit en Thérèse une occasion d'être entretenu gratuitement en la prenant pour maîtresse. Devenus, amants à l'insu de Madame Raquin et de son fils, ils s'aperçoivent bientôt que s'ils veulent rester ensemble, il faut que Camille disparaisse. Quoi de mieux qu'un accident ?


Lors de ma seconde, j'ai lu La Bête Humaine, mais je savais que certain.e.s de mes ami.e.s avaient à lire Thérèse Raquin. Comme la lecture de La Bête Humaine n'avait pas été désagréable, quand j'ai vu Thérèse Raquin dans une brocante cet été j'ai été curieuse de le découvrir.
J'avais un peu peur de cette lecture (c'est Zola quand même, et puis on ne me l'a pas vraiment vantée...) du coup je n'arrêtais pas de la repousser. Et finalement, j'ai été agréablement surprise.
Le premier tiers du livre a été vraiment agréable. J'étais prise par ma lecture, je suivais avec intérêt les aventures de Thérèse et Laurent. Et puis, après le meurtre, je ne voyais plus très bien ce qu'il restait à dire.
Que dire d'autre ? Evidemment on ne peux pas parler ni de la profondeur des personnages, qui sont forcément extrêmement creusés et réalistes, ni du style, très descriptif et parfois un peu lourd mais bon, c'est Zola.
Du coup, je suis un peu mitigée: à la fois j'ai trouvé une partie du bouquin super, et à la fois je me suis ennuyée le reste du temps.

21 oct. 2016

Lecture: Half Bad [tome 3 : Quête Noire]




Sally Green
Milan
374 pages
16,90 €
Magie, Guerre, Amitié, Amour, Quête de soi



(Quatrième de couverture)
L'Alliance des sorciers libres a été dispersée. Comme tous ses compagnons, Nathan se cache.
Mais il ne renonce pas à la guerre, sa guerre. Une amulette secrète lui donnerait le pouvoir de sauver l'Alliance.
Nathan part à sa recherche, au risque de s'y perdre, et de perdre tout ce qu'il aime.



J'ai lu le tome deux il y a un peu moins d'un an (d'ailleurs je viens de me rendre compte que je n'ai pas publié la chronique... hum hum...) et si j'avais eu un peu de mal à resituer tous les éléments, je l'avais adoré. Du coup, j'avais forcément hâte de savoir comment allait se finir cette trilogie (fabuleuse).
Au début, j'ai eu un peu le même problème, mais ça m'est passé beaucoup plus vite qu'avec le deuxième tome. J'ai juste eu un peu de mal  à me souvenir de ce qu'était un encenoir ;) . J'ai une fois de plus énormément accroché avec cet univers. D'une certaine manière, ça m'a un peu rappelé le septième tome d'Harry Potter (la grande bataille, la préparation, toussa...).
Dans ce dernier tome, Nathan mûrit énormément, et sa relation avec Gabriel avec lui (♥). Il devient plus posé, plus réfléchit, plus soucieux des autres. Gabriel, lui, ne change pas, et reste un des meilleurs personnages de roman jamais rencontrés (je crois que je vais aller modifier ma réponse à un tag PKJ, catégorie "quel meilleur ami..." :P).  
L'écriture de Sally Green est toujours aussi prenante et correspond merveilleusement bien avec son univers. J'ai dévoré le livre en trois jours, et encore je n'ai pas eu beaucoup de temps pour lire.
Quant à la fin... elle était indubitable, inévitable même, et pourtant à la fois tellement triste et tellement belle.
Bref, Quête Noire conclut avec brio une série que j'ai adoré. Que dire de plus ?



Lecture: Half Bad [tome 2: Nuit Rouge]



Sally Green
Milan
406 pages
16,90 €
Fantastique, Amitié, Guerre, Magie

(Quatrième de couverture)
Fuir, toujours fuir. Nathan n'a pas le choix. Les sorciers blancs le pourchassent ; les sorciers noirs le haïssent ; la fille qu'il aime l'a peut-être trahi. Sans compter que le Don reçu de son père fait de lui une créature indomptable et sanguinaire. La guerre des sorciers s'engage. Nathan doit choisir son camp. Mais de tous ses ennemis, le plus redoutable pourrait bien être lui-même.


[chronique rédigée pendant l'hiver 2016]
Rappelez-vous: le tome 1, à sa sortie, avait fait grand bruit: le livre était emballé dans une ficelle avec une étiquette "libérez-moi". Je l'avais eu pour mon anniversaire 2015, et c'est une amie qui m'a prêtée le tome deux, pour qu'enfin je puisse le lire.
Du coup , je ne me  souviens pas très bien du premier tome, juste que j'avais beaucoup aimé. Alors au début, j'ai eu un peu de mal à me repérer, mais rien de grave, je me suis très vite replongée dans l'ambiance du roman. J'ai encore une fois beaucoup aimé ce livre. Nathan est un personnage fabuleux, parfois énervant, parfois cruel, mais aussi très très mignon lorsqu'il se retrouve avec Annalise. C'est un personnage que j'adore, moitié noir, moitié blanc, comme ses origines. J'ai également adoré Gabriel.
L'histoire est parfaite: rebondissements, intrigues de différents genres, tout était là. L'écriture de Sally Green est vraiment unique car elle peut passer rapidement de la scène touchante à la scène gore; c'est ce que j'ai adoré, ce changement rapide et surprenant entre deux facettes complètement différentes.
Bref, ce n'est pas faute de l'avoir déjà dit, j'ai adoré ce livre, et il me tarde de lire le troisième. Je ne peux que vous recommander la série (avec quelques précautions toutefois pour les plus jeunes car c'est un peu... violent).


19 oct. 2016

Lecture: Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

 




Dai Sijie
Gallimard
Folio 
228 pages
Chine, Premier amour, Lecture, Interdits





Dans les années 70, le narrateur et son ami d'enfance Luo, enfants de la ville et de médecins, sont envoyés à la campagne pour leur "rééducation". Là-bas, ils vont trouver une vieille malle contenant de vrais livres, des livres interdits, des livres occidentaux. Avec ces livres et cette culture, ils vont transformer la vie de la Petite Tailleuse dont ils sont tous les deux amoureux.

 

Ce livre, cela fait des années que j'ai envie de le lire, depuis que j'ai vu une recommandation dans l'un de mes premiers numéros de Je Bouquine. Cet été, je l'ai trouvé en librairie, et l'ai acheté. Deux mois après, je l'ai enfin lu.
Cela fait tellement longtemps que je veux le lire que j'avais oublié de quoi il parlait. J'avais juste en tête la quatrième de couverture, qui en fait un extrait du moment où les deux amis découvrent la malle. Je ne sais pas pourquoi, mais je m'imaginais un vieux monsieur savant et un jeune homme à ses côtés... Du coup, j'ai été un peu déstabilisée quand j'ai découvert que les personnages principaux avaient 17 et 18 ans. Mais finalement, je m'y suis faite et je me suis plongée dans l'histoire avec grand plaisir.
On suit donc ces deux jeunes hommes (on ne connaît pas le nom du narrateur) durant quelques années de leur rééducation. J'ai beaucoup aimé les suivre; ce sont des personnages très attachants. 
J'ai aussi découvert la Chine de cette époque, que je ne connaissais absolument pas, et à fortiori la vie montagnarde chinoise. J'ai beaucoup aimé découvrir la vie des ces villes et villages.
Si le roman est assez court, les chapitres sont en revanches très longs. Il y a trois ou quatre chapitres, et ils sont en quelque sorte divisés: c'est à dire que parfois, le texte reprend à la page suivante, comme pour un nouveau chapitre, sauf que ce n'est pas le cas. Le style de l'auteur est simple, sans fioritures. J'ai appris à la fin de ma lecture que ce roman était tiré d'une partie de sa vie, puisque lui aussi a fait sa rééducation.
Bref, Balzac et la Petite Tailleuse chinoise est un court roman d'une belle mais triste histoire (je ne vous dirais pas pourquoi :P) que j'ai beaucoup apprécié. Je sais que certains profs le donnent à lire, alors si vous tombez dessus, ne vous plaignez pas ;)



16 oct. 2016

Lecture: Là où elle repose



Kimberley McCreight
Cherche-Midi
Thrillers
408 pages
19,50 €
Thriller, Mort, Bébé, Secrets


(Quatrième de couverture)
À Ridgedale, petite ville aisée du New Jersey, le corps d’un bébé est retrouvé dans les bois voisins de l’université. Malgré toutes les rumeurs et les hypothèses que ne manque pas de susciter le drame, personne ne connaît l’identité de la fillette et encore moins les raisons de sa mort. Molly Sanderson, journaliste indépendante récemment arrivée avec son mari et sa fille, est recrutée par le journal local pour couvrir le fait divers. Une affaire, pour la jeune femme, qui réveille un tourment douloureux. En effet, elle a perdu un bébé et ne s’est jamais vraiment remise de cette épreuve… Or, ses investigations vont mettre à jour certains secrets bien enfouis de cette petite communauté aux apparences si convenables.


J'ai à nouveau eu la chance de participer aux Matchs de la Rentrée Littéraire organisés par Price Minister Rakuten, que je remercie énormément. C'est dans ce cadre que j'ai reçu ce livre, et c'est donc dans ce cadre que je vais vous faire ma chronique, puisque le mot d'ordre est de rédiger une chronique originale.

#MRL16


12 oct. 2016

Lecture: Poil de carotte

 


Jules Renard
J'ai Lu
183 pages
Autobiographie, Enfance, Harcèlement



Garçon d'une dizaine d'années, Poil de Carotte doit son surnom à ses cheveux roux et aux taches de son visage. Mal aimé de ses parents, M. et Mme Lepic, souffre-douleur de son frère Félix, objet de moquerie de sa sœur Ernestine, il se réfugie le plus souvent possible dans la rêverie, ce qui le conduit à faire de nombreuses bêtises ou à se montrer maladroit, parfois méchant.
Mais Poil de Carotte grandit, entre au lycée et finit par se révolter. En faisant le dur apprentissage de l'indépendance, il finira peut-être par être heureux...


J'ai acheté ce roman cet été, à une brocante. J'avais déjà lu, du même auteur, Histoires Naturelles, qu'une amie m'avait offert quand on était en primaire. Et j'ai beaucoup entendu parler de ce livre-ci, donc quand je l'ai vu en brocante j'ai sauté sur l'occasion.Malheureusement, je n'ai pas regardé son état, ce que j'aurai dû faire vu celui-ci.
Poil de Carotte est donc un très court roman autobiographique, racontant l'enfance de l'écrivain. Celle-ci se déroule dans la seconde moitié du XIXème siècle dans une ferme du Nivernais. Poil-de-Carotte est un enfant d'une dizaine d'années maltraité par sa mère et par ses frère et sœur.
C'est un enfant assez attachant. Il est intelligent et garde en lui ce qu'il pense, de peur d'attraper une punition. Mais son seul rapport avec sa mère, qu'il adore, est constitué de punitions. Aussi l'enfant va au-devant d'elles et fait des bêtises dans le but d'attirer son attention.
Sa mère est réellement horrible. A la moindre occasion elle va favoriser le frère et la sœur de Poil-de-Carotte et punir ce dernier. Et pourtant, elle affirme qu'elle l'aime; alors on ne sait pas si c'est un mensonge délibérée ou le fruit d'une réalité très compliquée. Le frère et la sœur de Poil-de-Carotte sont également cruels avec lui, tout en trouvant cela normal puisqu'ils n'ont rien connu d'autre. Enfin, le père pourrait être le personnage le plus sympathique et la personne sur laquelle l'enfant pourrait compter s'il n'était absent si vide de réactions. Le peu d'outrages qu'il voit, il les laisse passer sans réagir; mais dans l'intimité il se montre proche de Poil-de-Carotte.
Le style de l'auteur est très simple et curieusement proche de celui que j'ai lu dans Histoires Naturelles. Parfois il colle si bien au personnage qu'il en devient enfantin. Le livre est assez rapide à lire, et les chapitres sont très courts. Parfois, la narration prend une forme théâtral, comme pour rappeler que ce harcèlement est du jeu et d'autant plus cruel.
Bref, Poil-de-Carotte est un très court roman sur le harcèlement, touchant mais que je n'ai pas spécialement apprécié.

9 oct. 2016

Lecture: Miss Pérégrine et les enfants particuliers [tome 3: La bibliothèque des âmes]



Ramsom Riggs
Bayard
581 pages
17,90€
Fantastique, Guerre, Amitié, Amour



(il vient de Booknode)
GARE AU SPOIL
Dans le Londres d'aujourd'hui, Jacob Portman et Emma Bloom se lancent à la recherche de leurs amis enlevés par les Estres. Ils retrouvent leur trace grâce au flair d'Addison, l'illustre chien particulier doué de parole.
Bientôt, au bord de la Tamise, ils font la connaissance de Sharon, un géant bourru qui, moyennant une pièce d'or, propose de leur faire traverser le fleuve. Ils rejoignent ainsi l'Arpent du Diable, une boucle temporelle à la réputation effroyable où séjournent les particuliers les moins recommandables, où les pirates et malfaiteurs commettent leurs forfaits en toute impunité. Jacob et Emma ne se sont pas trompés : l'ennemi a bien établi son QG dans l'Arpent, derrière les murs d'une forteresse imprenable ...


J'attendais ce dernier tome depuis un bout de temps, depuis l'annonce de sa sortie en anglais en fait (un peu plus d'un an). En plus, avec le film qui sort bientôt (novembre), il  me fallait aboslument lire la fin de l'histoire. Et je n'ai pas été déçue!
Comme je ne crois pas vous avoir fait de fiche lecture pour le premier ni pour le deuxième tome, voici rapidement l'intrigue: Jacob Portman, 16 ans, mène une vie banale en Floride. Un jour, son grand-père sénile l'appelle car "il se fait attaquer par un monstre". Une fois sur place, Jacob découvre son cadavre lacéré. Il va ensuite essayer d'en savoir plus sur l'histoire de son grand-père, et se rend sur une île au large du Pays de Galle pour voir l'orphelinat où il a passé son enfance, en 1944. Là, il va découvrir que les contes de fées de son grand-père sont peut-être plus vrais qu'il ne le croyait...
Le troisième tome démarre immédiatement à la fin du second. Comme j'ai lu ce dernier il y a un peu plus de deux ans, je ne m'en souvenais pas très bien, mais j'ai réussi à me resituer.J'ai adoré suivre Emma et Jacob dans ce dernier tome. Bien que ce soit un joli pavé, on ne s’ennuie pas une seule seconde et tout s'enchaîne très vite (je crois qu'il se déroule une semaine entre la fin du premier tome et la fin du troisième, pour vous dire).
[Je sens que cette chronique va être très brouillonne.]
J'ai adoré les personnages. Ceux de Jacob et d'Emma sont bien sûr les plus présents et sont peut-être les plus creusés. Malgré tout, les personnages secondaires ne manquent pas de profondeur.
Le style de l'auteur est très addictif et très rapide. Au début du troisième tome, j'ai eu un peu une impression de facilité, d'évidence, comme un film grand public pas très recherché. Cependant, dès le deuxième chapitre, cette sensation a disparu. 
Le livre est divisé en onze chapitres. Je ne me souviens pas si c'était déjà le cas avec les tomes précédents, mais ceux-ci sont très longs. Heureusement, à l'intérieur d'un même chapitre, les parties sont entrecoupées de petites "vagues" (mais si, vous savez, pour la fin d'un paragraphe!) et de photos.
Parlons-en, des photos. C'est ce qui fait le gros point fort et l'originalité de cette série. Dans les trois tomes il  y a des photos en noir et blanc, décrites dans le texte ou qui s'insèrent dans l'intrigue (comprendre: soit c'est une photo trouvée par les personnages, soit c'est une photo de ce que vivent les personnages). Apparemment, l'auteur a mis des années à les chiner dans des brocantes. Bien sûr, elles sont parfois retouchées, mais soit cela est très discret, soit ce n'est pas le cas de la majorité des photos.
Nous avons donc ici un livre magnifique qui termine avec brio une trilogie déjà fantastique (dans tous les sens du terme*).



*hihi. Vous avez ici un aperçu de mon humour ravageur.

6 oct. 2016

Lecture: Songe à la douceur

Couverture de Songe à la douceur

Clémentine Beauvais
Sarbacane
Exprim'
237 pages
15,50 €
Amour, Poésie



(il vient de Booknode)
Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17 ; c'est l'été, et il n'a rien d'autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant et plein d'ennui, et elle timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse, et lui, semblerait-il, aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s'est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s'aperçoit, maintenant, qu'il ne peut plus vivre loin d'elle. Mais est-ce qu'elle veut encore de lui ? Songe à la douceur, c'est l'histoire de ces deux histoires d'amour absolu et déphasé - l'un adolescent, l'autre jeune adulte - et de ce que dix ans, à ce moment-là d'une vie, peuvent changer. Une double histoire d'amour inspirée des deux Eugène Onéguine de Pouchkine et de Tchaïkovski - et donc écrite en vers, pour en garder la poésie.


J'ai ENFIN lu Songe à la douceur -LE roman qui me faisait envie, et ce depuis le début de l'été (au moins). Après la très belle lecture qu'avait été Les petites reines, et surtout toutes ces magnifiques chroniques et ces articles prometteurs sur le site de l'auteure, j'étais impatiente de le découvrir.
Par où commencer ? Le roman est divisé en huit "chapitres", plus ou moins longs, qui permettent de différencier les époques. Le roman est raconté par une "voix off", un point de vue extérieur à l'intrigue et pourtant exprimant son opinion, dialoguant avec les personnages comme si c'était "la petite voix" (mais si vous savez, celle qu'on a dans la tête...). J'ai beaucoup aimé cette petite voix; je n'avais jamais vu ça ailleurs.
Puisqu'on parle de l'originalité, abordons ce qui l'est le plus dans ce roman. Car au cas où vous ne le saviez pas: ce roman est en vers. Parfaitement, en vers. En vers libres. Et c'est quelque chose que j'ai énormément apprécié. 
Car en plus de cette versification (rappel des cours de français, ouh le vilain mot!), Songe à la douceur bénéficie aussi d'une excellente mise en page, parfois sublime, toujours originale.

Le fait que le roman soit en vers, à fortiori avec cette mise en page, instaure un rythme particulier et très agréable dans les phrases. Il y a d'autres effets, parfois plusieurs voix s'entremêlent; le texte d'une voix est alors concentré dans une partie de la page tandis que d'autre mots en italique poursuivent la ligne. Bref, c'est magique, on se sent bercé par le texte, tout est fluide et coule de source.
Un point tout de même sur les personnages: curieusement, ils ne m'ont pas tant plu que ça. Malheureusement, j'ai un peu eu l'impression de rester à l'extérieur: je ne me suis pas apparentée aux personnages, bien que je les comprennent (plus ou moins). Je vous rassure, je les ais quand même apprécié, mais moins que j'avais apprécié Mireille (cf Les petites reines) par exemple.
L'histoire... et bien, c'est (ce sont?) une (deux) histoire(s) d'amour. Deux histoires touchantes, tendres, qui s'entremêlent et instaurent un suspens. Deux belles histoires. Et non deux histoires magnifique.
En fait, je pense que ce qui fait que ce roman n'a pas été un coup de cœur, c'est que j'ai lu beaucoup de critiques extrêmement élogieuses. Ne serait-ce que sur la quatrième de couverture. Loin de moi l'idée de critiquer les autres bloggeurs (ou Télérama); je pense simplement que j'avais une idée très haute de ce que me réservais ce livre, et au final, j'ai été déçue (un peu).
Pour résumer cette (loooongue) chronique, voici ce que je dirais: lisez ce livre. Il est magnifique, et original. Mais prenez garde à ne pas avoir trop d'attentes.