19 mars 2017

Lecture: Le portrait de Dorian Gray

Couverture : Le Portrait de Dorian Gray
je n'ai pas pu trouver la couverture
de mon édition, que je trouve
a posteriori très pertinente.





Oscar Wilde
Le livre de poche
280 pages
Débauche, Art, Hédonisme, Fantastique


Lord Henry est un ami de longue date de Basil Hallward, lorsque celui-ci lui présente son nouveau modèle et ami Dorian Gray. Il en achève le portrait dans l'après-midi, un portrait magnifique, au sommet de son art. Lord Henry, fasciné par la beauté et la candeur de Dorian Gray, lui verse des paroles mielleuses dans l'oreille, en lui livrant sa vision du monde. Dorian exprime alors le souhait que le portrait vieillisse à sa place, pour que lui conserve à tout jamais sa beauté -qui est merveilleuse.
Il va se lier de plus en plus avec Lord Henry, et tomber dans une vie de débauche. Hélas pour lui, son souhait va être exaucé...


Le portrait de Dorian Gray est LE roman d'Oscar Wilde. Et même si une amie me l'avait longuement décriée, j'étais plutôt intriguée. Le découvrir dans les cartons de mon grenier a été l'occasion de le lire.

Je ne me souvenais pourtant que très vaguement de l'histoire, et les premières pages ont été assez longues (je me suis à moitié endormie dessus, ce qui ne m'était pas arrivé depuis trèèèèèèès longtemps). Mais dès qu'à lieu la rencontre entre Lord Henry et Dorian Gray, le roman est devenu plus qu'intéressant. 
J'ai été à la fois fasciné et dégoûtée par Lord Henry, qui représente le diable en personne: vil, attirant l'innocence par de douces paroles pour mieux la pervertir ensuite. On ressent très rapidement de l'aversion pour ce vieux bonhomme (qui pourtant n'a que trente ans, mais qui parait en faire au moins deux fois plus). Mais au fil du livre, il se fait moins pernicieux, et plus philosophique -mais d'une philosophie cynique qui lui est propre.
Dorian Gray était apparemment la personne la plus belle au monde, et qui était simple et pur. Mais l'influence de Lord Henry le conduit à une vie de débauche, faite de drogues, de meurtres plus ou moins directs, de tromperies et de mensonges sinistres et malsains.
Je n'ai particulièrement apprécié aucun des personnages. En revanche, c'était "intéressant" de les voir évoluer et commettre leurs méfaits, et les pensées qu'ils en tiraient.


Pendant la moitié du livre, on suit donc Dorian Gray réfléchir sur le pêcher, la satisfaction et les regrets qu'il pourrait en tirer. Il fait ses propres expériences... jusqu'à décider de se vautrer dans la dépravation. Un chapitre nous narre alors rapidement les passions (parfums, tissus, musique...) qui l'animent pendant quelques années, puis on le retrouve dix-huit ans plus tard.
Que dire d'autre ? Au travers des personnages, il y a toute une réflexion sur l'art, la beauté, la jeunesse, le luxe et la société bourgeoise britannique qui est assez captivante. Et bien sûr, sa vie décadente rattrape Dorian Gray au moment où il s'y attend le moins.
Le style d'écriture est plutôt agréable à lire; il n'a pas trop vieilli, malgré quelques formules un peu sophistiquées. Mais cela ajoute du cachet au roman, qui se déroule à la fin du XIXème siècle. Elle n'est pas trop addictive (je lisais un chapitre par jour jusqu'à la moitié du roman), mais pas pour autant repoussante: si l'on a envie de s'y plonger une après-midi entière, cela passe très bien (c'est que j'ai fait pour la suite).
Quant au sexisme dont mon amie m'avait tant parlé, je ne pense pas qu'il soit au niveau de l'auteur: je l'ai plus vu comme une énième caractéristiques des dandys. (pour moi, l'argument "mais il était homosexuel!" ne tient pas la route.)


Donc! Le portrait de Dorian Gray est un roman sur la décadence de la bourgeoisie anglaise. C'est un roman que j'ai assez apprécié, et que je vous recommande car il est instructif à bien des égards :)

 PS: j'avais lu pour les cours Salomé, une pièce de théâtre du même auteur. J'ai bien mieux apprécié le roman, beaucoup moins dérangeant.


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