21 juin 2014

Ecriture: un concours sur JB

Cette fois, c'est Ephémère, une autre JBNaute, qui a organisé un concours, où il fallait poursuivre sa description. Ma partie est en italique, bonne lecture, et n'oubliez pas de commenter!

Une couronne d’argent sertie de rubis ceignait son front blanc. Ses cheveux, d’une couleur indéfinissable, d’un noir si intense qu’il en avait des reflets bleutés, étaient retenus par la couronne en un entrelacs savant de tresses. Sa peau diaphane semblait capturer les rayons obliques de la pleine lune qui tombaient de la fenêtre grande ouverte. Autour d’elle dansaient des voiles, légers et transparents comme animés de leur propre vie. Le tissu vaporeux ondulait sous la douce caresse du vent, semblable aux écharpes de brume argentée qui s’étiraient dans le creux de la vallée endormie. Elle avait en outre deux grands yeux marron clair lisérés d’or. Les paillettes jaunes qui émaillaient ses iris faisaient étinceler son regard franc et pur qui transperçait comme une lame. Ses lèvres étaient d’un rouge vif et violent, couleur du sang chaud qui jaillit de la jugulaire d’une bête abattue au terme d’une partie de chasse. Ses pommettes étaient hautes et saillantes, livides, son menton court et un peu pointu. Elle avait un air digne, empreint d’une noblesse intimidante sans pour autant paraître vaniteuse ou méprisante. Un léger sourire, vaguement ironique, flottait sur ses lèvres, dévoilant deux rangées de dents parfaites, plus blanches encore que le teint laiteux de sa peau. Dans le tourbillon gracieux des voiles et des tissus, on distinguait nettement sa silhouette fine et élancée. La longue robe de soie noire dont elle était vêtue tombait en flots de tissu sombre et luisant sur ses pieds tout en soulignant le galbe de ses courbes. Ses bras pendaient le long de son corps, tenant dans une main une chaînette à laquelle pendait un minuscule médaillon. Ses doigts jouaient avec l’attache du bijou, ses longs ongles vernis d’un rouge sombre claquant sur le métal. De l’autre…
main, elle tenait un peigne d’ébène, où des marqueteries d’hêtre sertis de diamants purs étaient incrustés dans le bois cendré.
La jeune fille qui était maintenant coiffée se leva, et se posta devant un miroir. Le reflet qu’elle admirait comportait une chevelure bouclée, brune et longue, et sur laquelle trônait une couronne qui, bien qu’elle soit semblable à celle de la mère, ne comportait pas de rubis mais des émeraudes.
Cette tignasse encadrait un visage ovale. Des sourcils fins, plus clairs que les cheveux surplombaient de grands yeux de biche gris clair qui possédaient les mêmes paillettes que toutes les femmes de la lignée dont elle était issue. Sa bouche pulpeuse ne possédait pas encore le rouge sang qu’ont celles des femmes lorsqu’elles atteignent leurs cent mille lunes.
Elle était vêtue d’un corsage blanc et serré, et ses bas étaient recouverts de dentelle. La robe qu’elle arborerait lors de la cérémonie, rose saumon et dorée, reposait pour l’heure sur le lit majestueux.
C’était un de ces lits à baldaquins qui étaient munis de lourds rideaux qui laissaient les occupants dans l’intimité. Appuyé sur l’un des nombreux murs de la pièce octogonale, il trônait, et son bois de châtaigner, incrusté de marbre, était d’une beauté saisissante.
La pièce possédait des murs pourpres, et le plancher, du même bois que le peigne, était recouvert –ou du moins aux environs du lit- d’une moquette carmin.
Soudain, la mère se leva du fauteuil mauve où elle était assise et d’un mouvement fluide alla se placer près de sa fille. Elle plaça sa main sur son épaule et dit simplement :
« -Je serai avec toi.
-Vous n’êtes pas obligée, répondit la jeune femme d’une voie froide, il y a un royaume à gouverner.
-Ta sœur s’en occupera. 
Un long carillon lugubre s’éleva.
-C’est l’heure, dit la reine. »
Elle aida sa fille à revêtir la robe somptueuse. Puis toutes deux, se tenant la main, se dirigèrent vers la porte. Celle-ci se referma en un claquement sinistre.

Resté à l’intérieur, ma fonction de garde m’interdisait de bouger. Mais cependant je devinai la mère et la fille s’avancer à travers la foule, et cette dernière prendre place sur le bûcher. J’entendais, étouffés, les sanglots déchirés de la mère si calme tout à l’heure, et qui suppliait pour accompagner la princesse. Mais le peuple désirait garder sa reine, et je devinai mes collègues retenir la mère, tandis que l’on allumait le feu. Et enfin, comme une ultime supplication, le cri de ces femmes, qui hurlaient… à la mort.

2 commentaires:

  1. Ton texte est vachement lugubre... Il fait frissonner, surtout la fin ! Et les descriptions sont super !
    Bravo !

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