6 oct. 2016

Lecture: Songe à la douceur

Couverture de Songe à la douceur

Clémentine Beauvais
Sarbacane
Exprim'
237 pages
15,50 €
Amour, Poésie



(il vient de Booknode)
Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17 ; c'est l'été, et il n'a rien d'autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant et plein d'ennui, et elle timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse, et lui, semblerait-il, aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s'est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s'aperçoit, maintenant, qu'il ne peut plus vivre loin d'elle. Mais est-ce qu'elle veut encore de lui ? Songe à la douceur, c'est l'histoire de ces deux histoires d'amour absolu et déphasé - l'un adolescent, l'autre jeune adulte - et de ce que dix ans, à ce moment-là d'une vie, peuvent changer. Une double histoire d'amour inspirée des deux Eugène Onéguine de Pouchkine et de Tchaïkovski - et donc écrite en vers, pour en garder la poésie.


J'ai ENFIN lu Songe à la douceur -LE roman qui me faisait envie, et ce depuis le début de l'été (au moins). Après la très belle lecture qu'avait été Les petites reines, et surtout toutes ces magnifiques chroniques et ces articles prometteurs sur le site de l'auteure, j'étais impatiente de le découvrir.
Par où commencer ? Le roman est divisé en huit "chapitres", plus ou moins longs, qui permettent de différencier les époques. Le roman est raconté par une "voix off", un point de vue extérieur à l'intrigue et pourtant exprimant son opinion, dialoguant avec les personnages comme si c'était "la petite voix" (mais si vous savez, celle qu'on a dans la tête...). J'ai beaucoup aimé cette petite voix; je n'avais jamais vu ça ailleurs.
Puisqu'on parle de l'originalité, abordons ce qui l'est le plus dans ce roman. Car au cas où vous ne le saviez pas: ce roman est en vers. Parfaitement, en vers. En vers libres. Et c'est quelque chose que j'ai énormément apprécié. 
Car en plus de cette versification (rappel des cours de français, ouh le vilain mot!), Songe à la douceur bénéficie aussi d'une excellente mise en page, parfois sublime, toujours originale.

Le fait que le roman soit en vers, à fortiori avec cette mise en page, instaure un rythme particulier et très agréable dans les phrases. Il y a d'autres effets, parfois plusieurs voix s'entremêlent; le texte d'une voix est alors concentré dans une partie de la page tandis que d'autre mots en italique poursuivent la ligne. Bref, c'est magique, on se sent bercé par le texte, tout est fluide et coule de source.
Un point tout de même sur les personnages: curieusement, ils ne m'ont pas tant plu que ça. Malheureusement, j'ai un peu eu l'impression de rester à l'extérieur: je ne me suis pas apparentée aux personnages, bien que je les comprennent (plus ou moins). Je vous rassure, je les ais quand même apprécié, mais moins que j'avais apprécié Mireille (cf Les petites reines) par exemple.
L'histoire... et bien, c'est (ce sont?) une (deux) histoire(s) d'amour. Deux histoires touchantes, tendres, qui s'entremêlent et instaurent un suspens. Deux belles histoires. Et non deux histoires magnifique.
En fait, je pense que ce qui fait que ce roman n'a pas été un coup de cœur, c'est que j'ai lu beaucoup de critiques extrêmement élogieuses. Ne serait-ce que sur la quatrième de couverture. Loin de moi l'idée de critiquer les autres bloggeurs (ou Télérama); je pense simplement que j'avais une idée très haute de ce que me réservais ce livre, et au final, j'ai été déçue (un peu).
Pour résumer cette (loooongue) chronique, voici ce que je dirais: lisez ce livre. Il est magnifique, et original. Mais prenez garde à ne pas avoir trop d'attentes.

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